Voici le résultat d'un exercice de création que vos deux bloggeurs ont fait un certain vendredi et samedi plutôt nuageux. En fait, nous devions faire chacun 5 photos pris au hasard, sans aucun lien entres elles. De ces 10 photos, chacun devait concocter une courte histoire en utilisant chacune des photos prises. Ce qui suit est la version de BERNARD...dont le titre est :
UNE GOUTTE DE TROP !
Il ne s'est pas retourné, la porte il ne la referma pas! Pourtant ce n'était pas qu'il refusât de faire une croix sur ce passé. Non c'est que le seuil passé, il était maintenant ailleurs.
Cela lui était d'autant plus facile lorsque son regard se porta plus haut! Ce condo, il en rêvait depuis des mois. Encore quelques semaines et il y sera enfin. Et puis qu'elle plaisir de passer cette période avec son ami Édouardo. Son vieux complice avait promis de l'héberger en échange de quelques menus travaux à son petit coin de campagne.
En route vers la maison d'Édouardo, il passa, comme à chaque occasion devant la Piazza Italia, sa Piazza! Lors de l'inauguration de ce parc, qui lui était en partie dédié, lorsqu'il y dévoilât la plaque, cela aura été le moment où il avait ressenti le plus fort sentiment de fierté de toute sa vie. Tout le travail que lui et d'autres immigrants venus d'Italie, avaient fait pour la communauté de Pinamar était en fin reconnu! Car la vie n'avait pas toujours été facile lorsqu'ils sont débarqués sur cette terre d'accueil.
Les petits boulots, Paco les avait tous faits. Il n'était pas difficile, l'important était de pouvoir nourrir sa mère et ses 4 soeurs. Qu'importe qu'il soit ridiculisé par les Argentins. Dans son fort intérieur, Paco savait que la chance allait lui sourire un jour. Ou plutôt, qu'il allait tout faire pour qu'elle lui sourisse!
Sa chance, il l'a croisée à la fin d'une de ces "jobines"! Un mur de pierres tombé qu'il fallait remettre en place. Mais le proprio avait sous-estimé le travail à accomplir et surtout le coût des matériaux. À la fin il ne restait plus d'argent pour payer celui qui s'était éreinté le dos. Alors pour s'en débarrasser il lui avait offert de lui louer, sans frais pour 6 mois, un local qui était, de toute manière, vide depuis bientôt 5 ans. En reprenant la route vers la maison d'Édouardo, dans sa tête, il revit la première affiche qu'il avait lui-même peinte pour son bar. Encore une fois les gens riaient de lui, à la fin des années 60, les commerçants étaient conservateurs et lui, le métèque, osait se démarquer avec un lettrage qu'aucun n'avait vu avant. Mais la fin des années 60 était aussi la naissance de la mode hippie. Sans le savoir, Paco visa en plein dans le mille et son bar connu une popularité fulgurante.
Curieux retour des choses, lui maintenant, lorsqu'il voyait de jeunes flânant dans le parc municipal, il avait seulement envie de leur botter le derrière. Il pensait aux durs labeurs qu'il avait accomplis à leurs âges. Il ne pensait plus que ce sont des jeunes comme eux qui lui avaient apporté sa richesse. Richesse qui était maintenant derrière lui. Sa femme plus instruite que lui, avait bien préparé son coup. Signe ici qu'elle disait et lui, lui faisant confiance, s'exécutait. Sans qu'il ne s'en rendre compte, elle, elle l'exécutait!
Maintenant rendu à quelques maisons de chez son ami, il se força pour oublier ce triste épisode, un court instant il se ferma les yeux pour s'imaginer ouvrant pour la première fois la porte de son condo! Avec sa petite retraite, il ne vivrait pas richement, mais il ne manquerait de rien. Enfin il pourrait se reposer, il en avait tellement besoin!
Il rouvrit les yeux pour poursuivre son chemin et il la vit! Les premières secondes, il crût à une vision, mais non elle était bien là. Devant lui, d'ailleurs elle avait toujours été, devant lui! Pourquoi n'était-elle pas dans son condo de luxe de Puerto Madero, qu'avait-elle à venir le relancer à Pinamar? Elle ne lui avait pas déjà fait assez de mal? Puis l'espoir, un espoir fou, peut-être regrette-t-elle? Elle vient pour s'excuser et pourquoi pas, pour reprendre leurs vies ensemble. Paco qui n'avait jamais cessé de l'aimer, au grand désespoir d'Édouardo courrait se réfugier dans les bras de sa Maria si elle ne faisait que les entrouvrir. Comme un adolescent, il cria "Maria" pour qu'elle se retourne. Il vit son chapeau bouger presque imperceptiblement, puis rien. Ses yeux se remplir de larmes.
Il ne l'entendit pas tourner le coin à toute allure. Il était déjà dans un autre monde. La conductrice, les mains pleines, donna tout de même un coup sur le guidon pour l'éviter. Elle réussi partiellement. Mais pas assez pour empêcher Paco de tomber à la renverse. Il eut moins de chance avec le vieux camion des années cinquante qui passait sur la rue Del Tuyu.
Édouardo, fut le seul à se présenter au service religieux. Peu de larmes ont coulé pour ce métèque qui voulait seulement avoir sa part de bonheur. Mais cela était trop demandé. Fait curieux, lorsqu'il fut porté en terre, le rebinet dans ce qui devait être son nouveau condo laissa échapper une goutte, puis un autre, puis...Dans quelques années qui se souviendra de Paco? Peut-être seulement Édouardo et le nouveau propriétaire du condo au robinet qui fuyait.
Pour terminer le BONJOUR OFFICIEL DE LA SEMAINE se dirige directement à Montreal, dans un joli appartement du centre-ville, pour une JJF(jolie,jeune femme), etudiante...et je nomme SOPHIE MONGRAIN notre niece. Merci de nous lire et de nous donner de temps en temps de vos nouvelles. Continue.
lundi 8 décembre 2008
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