Il faut savoir qu'en Argentine il y a eu une dictature (appelé le régime des colonels) de 1976 à 1983. Une junte militaire, conduite par le général de corps d'armée Jorge Rafael Videla s'empara du pouvoir, le 24 mars 1976. La junte prononça la dissolution du Congrès, imposa la loi martiale et gouverna par décrets. Une répression très dure s'engagea alors contre les mouvements d'opposition et se manifesta par des exécutions, la pratique de la torture et des disparitions. En 1977, la Commission argentine des droits de l'Homme, à Genève, accusa le régime de 2 300 assassinats politiques, quelque 10 000 arrestations et la disparition de 20 000 à 30 000 personnes, dont un grand nombre furent assassinées par la junte militaire et enterrées sans sépulture. Les enquêtes sur les quelque 30,000 disparitions survenues à cette époque n'avancent pas. C'est dans ce contexte que cette exposition existe…pour présenter au public le visage de ces disparus pour que plus jamais cela ne recommence.
Voici la traduction personnelle du texte qui était affiché sur le mur d'un vieil édifice qui a déjà servi de prison clandestine. Tout à côté de cet écrit, deux grands panneaux en verre, couvrant entièrement le mur où ils sont fixés, et où nous pouvons lire TOUS les noms gravés des personnes disparues pendant cette période de 7 années.
Mémorial aux personnes disparues et aux personnes assassinées de la Province de Còrdoba ( 1969-1983)
Ce mémorial est un hommage aux personnes de la Province de Còrdoba qui entre 1969 et 1983 furent emprisonnées, torturées et exécutées par l'action répressive de l'État.
Inscrire en un endroit public, ses noms a pour objet de transformer le lieu pour signaler à tous, que la mémoire de ses vies doit demeurer vivante en obtenant comme résultat une façon de dire PLUS JAMAIS.
PLUS JAMAIS de tortures, d'exécutions sommaires et de disparitions de personnes.
PLUS JAMAIS de vols d'enfants.
PLUS JAMAIS de centres de détentions clandestines.
PLUS JAMAIS de répressions et d'assassinats sans une juste condamnation.Ces noms et prénoms inscrits de gens assassinés et disparus sur les murs de ce qui fut un centre de détention clandestin, en plein centre de la ville, montre une sorte de terrorisme qui a existé et que l'État ne peut nier.
Il faut savoir que ce centre de détention clandestin était situé juste à côté de la plus importante église de Cordoba. Plusieurs dénoncèrent le silence complice de l'église face à ce régime militaire!
1 commentaire:
Cette époque n'est malheureusement pas que souvenirs....car elle existe encore de nos jours. Bien qu'à une échelle moindre (heureusement), mais les enlèvements, les disparitions (principalement de jeunes filles amenées à des dirigeants de réseaux de prostitution) sont encore très fréquentes, et, plus particulièrement, au nord-ouest de Cordoba, à Lomas de San José (voir ''Où es-tu Marita?'', Sélection du Reader's Digest, édition canadienne, Sept. 2008).
Oh combien triste de constater que de tels événements puissent se produire en 2008 et ce, sous les yeux fermés de ceux qui pourraient justement faire changer les choses. Heureusement, il existe aussi encore des personnes, comme Susana, la maman de Marita, qui ne laisseront jamais s'éteindre la flamme intérieure qui allume leur coeur et qui consacrent leur vie à sauver celle de ces jeunes filles, une à une. Et c'est justement dans cette direction que nous devons tous regarder.
Bonne route vers Bariloche, chers voyageurs du monde. La petite Suisse de la Patagonie du Nord vous ouvre ses portes !
Bienvenido !
Diane xxxx
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